La fabrique de l’information peut-elle nous rendre malades ?

Vivre dans un monde où l’information est source d’angoisse et de stress, c’est se condamner à un mal-être croissant. La fabrique de l’information joue un rôle fondamental dans l’équilibre d’une société. Et pourtant, elle est devenue un problème central de nos mondes contemporains.

L’impression d’une dérive incontrôlable nous envahit, nous paralysant face à l’idée même d’une solution. Cependant, en prenant conscience de ces défis, nous pouvons commencer à imaginer des approches collectives et constructives pour reprendre le contrôle, étape par étape.

L’information, ce socle fragile de nos sociétés

L’information met en forme des données pour nous permettre de penser et d’agir. Elle est le véhicule de la confiance, ce socle vital à nos sociétés. Quand la fabrique de l’information vacille, elle ébranle ce qui nous permet d’agir sur le réel.

Un exemple concret pour illustrer ce phénomène de dysfonctionnement systémique dans la fabrique de l’information : Mob-ion

Ma reliance à d’autres protagonistes m’encourage à partager une situation préoccupante concernant la société Mob-ion.

Actuellement en redressement judiciaire depuis le 14 octobre, impliquée dans plusieurs dossiers aux prud’hommes, et sous enquête pour des soupçons de détournement d’argent et d’abus de confiance, Mob-ion continue d’exister publiquement sans fournir d’informations légales et transparentes à l’ensemble des associés.

L’attribution du prix du marketing responsable à Mob-ion illustre un dysfonctionnement systémique.

Quand on voit la composition du comité de sélection pour cette reconnaissance : Valérie Martin de l’ADEME, Laure Castagnino de Citeo, David Garbous et Bérénice AGONSE de Transformation Positive, Sophie Palauqui de l’Ilec – La voix des marques, Sophie Roosen de l’Union des marques, Florence Touzé-Rieu de Audencia, Catherine Réju de l’Adetem, on peut se demander sur quel critère ce prix est décerné. L’intention ici n’est pas de discréditer ces personnes, mais de questionner la transparence et les critères de sélection pour une telle distinction.

Quand on voit la liste des nombreuses personnes qui félicitent Mob-ion et ses équipes. On est en droit de se poser des questions sur le lien entre économie de l’influence et la confiance. On peut citer Fabrice Bonnifet qui dit « Tellement mérité, Mob-ion montre la voie ! » ou encore Isabelle Delannoy qui ajoute « Tellement mérité ! Bravo Christian ». Je les cite chacun ont mis en avant Mob-ion dans leurs réseaux tout en sachant que j’avais tenté d’alerter sur des dysfonctionnements concernant la prise en compte du capital humain dans l’entreprise alors que le capital immatériel est fondamental dans ce genre de projet.

Fabrice Bonnifet à travers par exemple le prix Paulownias 2024 du Collège des Directeurs du Développement Durable (C3D) avec Groupe TF1 et Isabelle Delannoy dans ses interventions dans le CEC (Convention des Entreprises pour le Climat). En janvier 2022, j’écris mon premier post sur Mob-ion. Je voulais mettre un peu de clarté sur mon départ de l’entreprise pour expliquer pourquoi j’avais dû dire « Mob-ion, c’est fini ». Je voulais tenter de pacifier la situation car j’étais invité à participer en tant qu’animateur de la session « Les Communs Numériques » pendant le Festival Faire Autrement. Je souhaitais créer les conditions d’une médiation avec les organisateurs du Festival qui mettait Mob-ion à l’honneur car le festival avait lieu au Familistère de Guise, là où Mob-ion avait ouvert son usine. Mob-ion était d’ailleurs encore co-organisateur de l’édition 2024 du Festival Faire Autrement et malgré de nombreux posts personne n’a cherché à me demander pourquoi je parlais d’ostracisme.

Je suis conscient que plusieurs narratifs coexistent, notamment celui de Christian Bruere, président fondateur, qui se considère victime d’un complot malveillant, et celui des associés et employés qui pointent des dysfonctionnements internes. Ces narratifs s’opposent tout en révèlant la complexité de la situation, nécessitant une analyse approfondie pour comprendre les différentes perspectives. Et même nécessitant simplement la considération de la parole de chacun.
Dans cette situation, comme dans beaucoup d’autres, une rencontre des faits et des controverses permettrait à chacun de se forger une opinion éclairée. Tandis que la justice suit son cours, il serait précieux de créer un espace ouvert et de confiance où toutes les parties prenantes pourraient s’exprimer et contribuer à clarifier cette situation complexe.

Une problématique plus large : dysfonctionnements dans l’économie de l’influence

Au-delà du cas Mob-ion, ce contexte met en lumière un grave dysfonctionnement dans la fabrique de l’information et l’économie de l’influence. En partageant cette expérience, je ressens la vulnérabilité des lanceurs d’alerte.

Si je peux le faire, c’est parce que je ne suis pas seul, et parce que je refuse que ma santé mentale ou celle d’autres victimes soit sacrifiée. Comme l’a dit un collègue ayant vécu une situation similaire : « Ensemble, nous pouvons résister aux injustices et protéger notre bien-être collectif. »

Nous devons nous relier pour explorer ces dysfonctionnements qui minent le cœur même de notre société.

Ensemble, nous pouvons faire émerger un espace de transformation et de reliance.

à suivre …

#MeeTooSociétal