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Témoigner pour reconstruire : entre récits fictifs et censure, une fabrique de l’information en question
Pourquoi je prends la parole ?
Il y a quelques jours, un post critique sur Mob-ion a été supprimé par LinkedIn pour des accusations de diffamation. Ce geste, loin de m’arrêter, me pousse à prendre la parole. Derrière cette suppression, c’est un système entier qui est en question : un système où les récits séduisants dominent et où les voix critiques sont étouffées. Dans ce cas présent qui a vérifié les informations? Mon expérience personnelle avec Mob-ion et le projet WeMob en est un exemple concret qui illustre un problème bien plus large.
Aujourd’hui, je témoigne pour deux raisons : d’abord, pour prendre soin de ma santé mentale en partageant mon expérience. Ensuite, pour dénoncer les mécanismes qui permettent la manipulation des récits, en espérant ouvrir une réflexion sur notre responsabilité collective dans la fabrique de l’information.
Mon expérience chez Mob-ion : la face cachée des récits séduisants
Rejoindre Mob-ion était, pour moi, une chance de contribuer à un projet aligné avec mes valeurs. Je voyais là une opportunité unique de travailler sur des initiatives innovantes qui incarnaient des principes d’économie circulaire, de gouvernance collaborative, d’innovation ouverte, d’organisation apprenante et de cohérence. J’étais là pour mettre en oeuvre la démarche #CodeSocial au service de la raison d’être de la société. Mais très vite, j’ai constaté un profond décalage entre les intentions affichées et les actions sur le terrain.
Ce fossé s’est manifesté par des pratiques contradictoires, où les mots remplaçaient les actes. Mon rôle, qui était de catalyser une démarche collaborative et transparente, était souvent marginalisé ou décrié. Progressivement, cette dissonance a créé un environnement toxique, qui m’a conduit à un burn-out. Cette souffrance n’est pas qu’une expérience personnelle : elle est le symptôme d’un système qui valorise l’apparence au détriment de la réalité.
Christina Maslach et Michael Leiter, deux éminents psychologues américains, se sont penchés sur le syndrome du burn-out, et ont tenté d’en apporter une définition précise. C’est de fait qu’en 1997, ils décrivent le phénomène comme « l’érosion des valeurs, de la dignité, de l’esprit et de la volonté — une érosion de l’âme humaine ».
Toujours selon Maslach, il est important de rappeler que le burn-out n’est pas une nouvelle catégorie de maladie psychiatrique, mais « une spirale dangereuse susceptible de conduire au basculement dans la maladie — dépression ou maladie somatique — et à la désinsertion sur le plan professionnel, social et familial ».
L’affaire WeMob : un récit fictif encore en ligne
WeMob est un projet né dans l’écosystème de Mob-ion, mais qui s’en est rapidement émancipé. Initialement présenté comme un client interne de Mob-ion, WeMob était censé commander 1400 scooters électriques. Cette commande fictive, encore affichée sur le site de Mob-ion, était un levier pour attirer des financements et des soutiens institutionnels, notamment auprès de la BPI et d’investisseurs.
La réalité est tout autre. WeMob s’est émancipé de Mob-ion en raison de l’impossibilité de fournir ces scooters et des relations devenues tendues notamment sur l’histoire de la création de l’identité visuelle de WeMob. Le projet a évolué vers une société centrée sur la mobilité intellectuelle et la création de communs autour de la démarche #CodeSocial, sans lien avec Mob-ion ou son fondateur. Pourtant, ce récit fictif continue d’être présenté comme une réalité sur le site de l’entreprise, illustrant un système où la manipulation des récits est banalisée.
Un film d’animation avait même été financé par Mob-ion pour faire la promotion de WeMob. A l’époque je n’avais pas compris à quel point cette pratique était « limite ». J’étais naïf.
La suppression du post LinkedIn : symptôme d’un problème systémique
Lorsque LinkedIn supprime un post critique, ce n’est pas un acte isolé. C’est un geste qui protège un récit dominant et étouffe les voix qui osent poser des questions. Cette censure illustre un problème systémique dans la fabrique de l’information : un système où les récits séduisants, souvent fictifs, sont amplifiés, tandis que les critiques sont marginalisées.
Ce geste de censure pose des questions cruciales :
- Pourquoi des récits fictifs sont-ils si facilement acceptés et relayés ?
- Quel est le rôle des plateformes, des institutions et des influenceurs dans la validation de ces récits ?
- Comment garantir que les voix critiques aient un espace pour s’exprimer et être entendues ?
J’ai publié un artice sur LinkedIn pour nourrir une démarche apprenante autour de l’affaire Mob-ion et le fait que Christian Bruere criait au complot. Je titrais « Crier au complot ? Le danger d’une histoire unique. »
Dans un contexte où l’économie circulaire et régénérative est mise en avant comme solution à nos crises environnementales, il est crucial d’examiner les discours qui l’accompagnent. Les initiatives comme celles de Mob-ion doivent s’inscrire dans une narration cohérente, éthique, et inclusive, plutôt que de s’enfermer dans une vision univoque dictée par l’influence.
Interpeller les acteurs de la fabrique de l’information
Aux plateformes comme LinkedIn, qui censurent sans transparence, aux institutions qui remettent des prix sans diligence, et aux influenceurs qui relaient des récits séduisants sans les questionner : quel rôle voulez-vous jouer dans ce système ?
Votre influence peut servir à construire une fabrique de l’information éthique et responsable. Mais elle peut aussi renforcer des récits fictifs qui étouffent la vérité, fragilisent les initiatives vertueuses et invisibilisent les souffrances. Ce silence collectif est une forme de complicité et le 20 novembre je m’interrogeais dans un post LinkedIn « La fabrique de linformation peut-elle nous rendre malades ? »
Conclusion : Témoigner pour reconstruire
Ce témoignage est une étape essentielle dans ma reconstruction personnelle. Il est aussi une invitation à une réflexion collective. Comment pouvons-nous, ensemble, construire une fabrique de l’information qui valorise le partage des différentes réalités, interroge les récits, et permet aux voix critiques de se faire entendre ?
Ce travail est essentiel, non seulement pour notre santé mentale collective, mais aussi pour bâtir une société alignée avec ses valeurs. Il est temps d’ouvrir les yeux, de poser les bonnes questions, et de réclamer une transparence qui sert le collectif dont nous faisons toutes et tous partie et non les intérêts individuels.
à suivre….
ps : il semble que certains n’aient pas entendu parlé de l’effet Streisand
ps’ : un prochain article se prépare pour aborder le lien entre fabrique de l’information et capital immatériel
ps » : ci-dessous je partage un message posté sur l’intranet de la société Mob-ion le 12 mars 2021. Suite à une réunion du fameux « banc de poisson » qui avait laissé un certain malaise dans les équipes. Suite à ce message, Christian Bruere, m’a reproché de ne pas être assez productif. Le 16 mon médecin m’arrêtait pour Burn-out.
Message que j’ai posté le 12 mars 2021 sur l’intranet de la société :
Bonjour,
Ce soir j’ai envie de rappeler à l’ensemble du banc de poisson qu’il est indispensable de développer un inter-être de qualité dans le moment charnière que traverse Mob-ion. Je me réjouis de cette première carte grise Mob-ion. J’ai aussi bien entendu les mots de Nissa mercredi sur l’importance de la période et sur le besoin d’efficience collective pour atteindre nos objectifs. Plus que jamais nous avons besoin de déployer le meilleur de nous même.
Je vous invite à prendre connaissance des paroles de Joel de Rosnay sur l’entreprise du futur (en bas du message). L’efficience est un mot qui prend un sens différent dans des contextes d’innovation, d’accélération et de complexité. Il est important que tout le monde le comprenne. Le capital humain d’une entreprise est une valeur clé qui devrait sans nul doute être mieux prise en compte dans les questions de valorisations des entreprises. Cela est surtout vrai dans les contextes d’innovation sociétale.
Nous avons besoin d’être créatif et imaginatif pour réaliser au mieux nos missions. La démarche #CodeSocial n’est pas juste des mots pour faire bien mais un outil au service d’une certaine idée de l’organisation d’un groupe, d’une organisation.
Cette démarche est à destination des acteurs souhaitant s’inscrire dans des démarches de transparence, de reliance, d’efficience, de résilience, de collaboration, de transition. C’est une démarche active qui permet de mettre en évidence la cohérence entre les intentions et les actions. Un des objectifs du #CodeSocial est d’être un outil puissant au service de la cohérence entre les discours et les actions.
La #PerennitéProgrammée des équipes est une notion centrale pour le développement du projet. Prendre soin des uns et des autres n’est pas juste un mot mais une attitude quotidienne à incarner. Cette notion a été rappelée par Christian lors de la première journée d’intégration de cette semaine.
En adoptant la démarche #CodeSocial, nous oeuvrons pour la construction d’une communauté d’ « inter-êtres » basée sur la confiance, l’efficience, l’auto-organisation et l’intelligence collective. “L’intelligence collective est une dynamique d’acteurs co-responsables, interconnectés culturellement (soft) et organisationnellement (hard) en alliance autour de visions partagées”. (Vincent Lenhardt)
Pour que le processus collectif donne le maximum, nous supposons la bonne foi. Supposer la bonne foi est une valeur clé. Peu importe la contribution, nous donnons aux personnes le bénéfice du doute et partons du principe que ceux qui participent le font de façon constructive et en y mettant du coeur. C’est ce que nous appelons les contributions constructives. En cas d’erreurs, la nature de la communauté et la dynamique de documentation et de Feedback (stigmergie) fait qu’il est facile de les corriger. Notre auto-organisation, les règles contributives et les modes de régulation le permettent. Supposer la bonne foi signifie que quand nous trouvons une erreur, nous œuvrons pour la corriger et nous nous souvenons que la personne qui a fait l’erreur a aussi œuvré pour améliorer les ressources et construire les communs.
Tout ce que nous faisons, nous le faisons en tant que membres d’une communauté agissant au mieux.. Chaque mission est un ouvrage commun. En contribuant, nous faisons confiance à la communauté pour reconnaître la valeur de notre ouvrage.
Le respect de la communauté est un bien précieux, c’est notre bien commun et même si nous ne pouvons pas toujours être d’accord nous en prenons soin collectivement.
Nous croyons qu’un groupe de personnes œuvrant ensemble est en soi un résultat profond et de valeur. Nous espérons créer des espaces où de belles constructions se produiront. C’est la philosophie qui nous anime dans l’optique de créations communes et pérennes.
Les contributions de chacun sont un cadeau pour la communauté. Pour que la communauté s’épanouisse, laissez aller vos contributions. Tentez d’être en accord avec cela. Il est toujours temps de revenir sur une contribution, la transformer, en débattre. Nous sommes bienveillants les uns envers les autres. Pour collaborer sur un ouvrage, c’est mieux d’avoir confiance et d’être aligné sur des intentions communes. Les raisons pour que la coopération se mette en place est que nous sommes des personnes et que c’est profondément dans notre nature de faire les choses ensemble.
Contribuer se fait dans la confiance. Faites confiance à la communauté pour vous impliquer positivement dans votre ouvrage. Les membres ayant l’expérience de la communauté sont là pour protéger votre ouvrage. La confiance s’accroît avec le temps et l’expérience. Testez le en contribuant, puis regardez le résultat !
Les productions non autorisées sont encouragées.
Parce que les intentions et leur mode d’incarnation sont bien décrites, nous encourageons la liberté d’initiative. Chaque membre de l’écosystème contributif a la possibilité de proposer des actions et de laisser libre court à sa créativité.
Les membres bénéficient d’une pleine confiance à priori, d’éventuelles régulations n’intervenant qu’a posteriori. Ce mode de fonctionnement suppose un préalable : la compréhension, l’incorporation, l’appropriation par chacun, du #CodeSocial et de son esprit.
vidéo : https://youtu.be/-q8UfWdxuac